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Dimanche 13 octobre: à qui perd gagne…

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Retour d’expérience de Nicolas Lunven à bord de Minimir Sailing Team

Ami de longue date, Jean-René Guilloux, avec lequel nous avons usé nos fonds de cirés sur le Tour de France à la voile en Farr 30 au début des années 2000, s’est mis bille en tête de participer à la prochaine Mini Transat 2019. Cela fait déjà un moment qu’il me parle de son projet : quel bateau choisir ? Comment s’organiser ? Et puis le projet se concrétise en début d’année 2018. Il loue un bateau pour deux ans afin de préparer au mieux la Mini 2019. Car cette course a beau se courir sur des petits bateaux, elle ne se prépare pas à la légère. Pour faire simple, l’année 2018 lui sert à parcourir le nombre de milles suffisant afin d’être qualifié pour officialiser son inscription début 2019. Le nombre d’inscrits étant limité, la priorité est donnée aux coureurs répondant déjà aux critères de qualification. Ensuite, l’année prochaine lui servira à se préparer de manière spécifique à la Transat qui se court à l’automne.

Nous voilà donc à Lorient en ce début avril pour cette première épreuve du calendrier Mini 2018 qui se court en double. Et la course joue déjà à guichets fermés : 60 inscrits maximum ! La répartition se fait approximativement entre un tiers de protos et deux tiers de série, avec une flopée de Pogo 3, dont nous faisons partie. On ne peut pas dire que notre préparation est optimale : Jean-René a récupéré son bateau il y a quelques semaines mais travaille la semaine à Rennes. Pour ma part, je n’ai jamais navigué en Mini 6.50 et j’arrive la veille du départ… Je retrouve sur les pontons quelques connaissances comme Fred Duthil, ancien figariste et maintenant à la tête de Technique Voile. Mais je prends surtout un coup de vieux avec tous ces jeunes ! Pour un peu, certains vont me vouvoyer… Bon, je ne vais vous faire patienter plus longtemps : je me suis amusé comme un gamin et je me suis aussi dit qu’il y avait énormément à apprendre sur ces petits bolides !

Pas d’outils de navigation

Le parcours est adapté aux conditions météo extrêmement légères : départ de Lorient, tour de Groix, Spineg (pointe de Penmarc’h), Belle-Ile à bâbord puis retour à Lorient. Parfait pour moi qui ai sillonné la Bretagne Sud ces quinze dernières années, principalement en Figaro. Sauf qu’il y a un «mais» : en Mini 6.50, il n’y a pas d’aide à la navigation, tu te débrouilles avec ton GPS et ta carte papier – lecteur de cartes, ordinateur et tablette sont interdits. Pas non plus d’outils météo à bord : tu écoutes le bulletin VHF et tu regardes les nuages ! Pour couronner le tout, le plafond nuageux est bas et sans lune en ce début avril…

C’est extrêmement formateur de se retrouver sans tous les outils modernes. Il faut faire le point à la main sur la carte, regarder sa montre, son cap et son speedo pour estimer son déplacement. Cela nécessite de visualiser parfaitement le plan d’eau dans sa tête, de compter les éclats des bouées cardinales et des phares, etc. Bref, les devoirs de vacances à bord du Centurion 32 familial quand j’étais gamin. Bricoler les calculs de marée et les coordonnées géographiques sur la carte papier finit par servir !

Un petit bateau comme un grand !

Un Mini 6.50, comme son nom l’indique, est tout petit. La bôme est basse et les vingt bosses que j’ai sur la tête sont là pour le prouver ! Mais malgré cela, ce bateau a tout d’un grand ! Il est stable de route, marin, possède un jeu de voiles très fourni qui permet plein de configurations différentes : spi, genak, code zéro, tout y est. Les protos vont encore plus loin avec une quille basculante, des dérives, voire des foils maintenant, etc. Tout cela reste assez facile à mettre en œuvre puisque les voiles sont très légères, il n’y a pas des kilomètres de ficelles dans tous les sens et les manœuvres ne sont pas éreintantes. Le Pogo 3, bateau de série, est très plaisant et parlant à la barre, donc le moindre réglage se ressent tout de suite. La flotte est très compacte, notamment en bateaux de série où le niveau est très homogène. Cela offre de belles régates où il y a forcément pleins de choses à apprendre.

Cette course m’a vraiment rappelé celles que j’ai pu faire en Figaro Bénéteau 2, sauf qu’en Figaro, tu ne te retrouves pas à éclairer le remous des cailloux autour de Belle-Ile en pleine nuit pour voir si tu peux couper le fromage ! Nous terminons cette course à la 4e place en série, à seulement quelques minutes des premiers (8e au scratch avec les protos). Et j’espère que je pourrais en refaire au plus vite ».

Nicolas Lunven, Skipper Professionnel

 

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